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Transferts des compétences des médecins aux kinés : réalité ou utopie ?

Transférer des compétences des médecins vers d’autres professionnels de santé fait partie des pistes envisagées pour apporter des réponses aux problèmes rencontrés actuellement par notre système de santé. Si l’idée semble séduisante en théorie, elle cristallise encore bien des blocages. Réussira-t-on à les surmonter ? 

Le transfert de compétences vers les kinés libéraux, des revendications à la réalité 

Les masseurs kinésithérapeutes comme tous les ordres professionnels de santé revendiquent depuis des années des avancées majeures pour transformer l’organisation de la médecine de ville en France. Les autorités publiques se joignent à ces efforts, en préparant, après le Ségur de la Santé qui est considéré par beaucoup comme un échec, une réforme en profondeur. Les débats initiés par le CNR Santé doivent permettre de lister les propositions susceptibles de contribuer à ce nécessaire changement. Dans tous les cas, la priorité actuelle consiste bien à lutter contre les inégalités d’accès aux soins, même si d’autres chantiers s’annoncent comme incontournables également, comme c’est le cas pour les études de santé en général et de masso-kinésithérapie en particulier. 

Pour atteindre cet objectif de garantir l’accès aux soins à tous les patients sur l’ensemble du territoire, les transferts de compétences des médecins vers les « auxiliaires de santé » comme sont considérés les infirmiers ou encore les kinés libéraux, s’imposent comme une voie à suivre. Tous les ordres des professions concernées en sont conscients, comme ils l’ont rappelé dans un texte commun publié il y a quelques semaines (Le 13 octobre dernier, CLIO, un comité regroupant 7 ordres de santé, a adressé une série de proposition au ministre de la santé et de la prévention en ce sens). Le ministère de la santé et de la prévention défend lui-aussi cette éventualité comme une piste d’évolution sérieuse. Alors que les transferts de compétences des médecins vers les kinés font partie des revendications déjà anciennes de la profession, la décision de concrétiser cette volonté crispe un peu plus les relations (déjà difficiles) entre les kinés et les médecins d’une part, et entre les soignants en général et les autorités sanitaires d’autre part. 

Les kinés libéraux prêts à accompagner cette « avancée majeure » ? 

En voulant permettre à des patients de pouvoir recourir aux professionnels paramédicaux en l’absence de médecins généralistes, cette ambition affichée conduit en effet naturellement à un transfert de compétences, qu’il faudra définir en détails dans les prochaines semaines. C’était déjà l’esprit de l’expérimentation de la consultation directe d’un masseur kinésithérapeute sans le passage par un médecin menée depuis un an déjà. Mais il faut aller plus loin, notamment quand le gouvernement s’alarme des dernières études soulignant que plus d’un français sur 10 est privé de médecin traitant. Les transferts de compétences doivent donc être plus massifs et généralisés. Il en va de l’avenir de cette garantie des soins. 

En théorie, les infirmiers, les sages-femmes, les masseurs – kinésithérapeutes plébiscitent franchement cette évolution naturelle du système de santé, alors que les médecins admettent qu’il s’agit là d’une voie envisageable pour sortir le pays de cette problématique de la désertification médicale. Toutefois, les médecins ne se sont pas unanimement prononcés en faveur d’une telle évolution. Ainsi, le premier des syndicats de médecins généralistes, MG France, a déjà fait connaitre son opposition totale à ces propositions en condamnant un « contournement du parcours de soin en vendant à la découpe certaines missions du médecin traitant ». Loin d’apaiser les relations déjà difficiles entre les médecins et les kinés libéraux et plus généralement tous les soignants, le syndicat poursuit sévèrement : « Constatant que certains patients n’ont pas d’accès à un médecin traitant, et plutôt que de travailler à ce qui pourrait faciliter cet accès, le gouvernement prétend apprendre à la population la manière de s’en passer ». 

Dans cette situation, on comprend que ces transferts de compétences vont devoir faire l’objet d’âpres négociations, puisqu’ils ne pourront contribuer à améliorer la situation que si tous les acteurs concernés se sentent impliqués et mobilisés. 

 Et vous, estimez-vous que les blocages vont persister ? Ou estimez-vous au contraire, que le transfert de compétences des médecins aux kinés libéraux notamment est inéluctable et inscrit naturellement dans cette transformation de notre système de santé ? 

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