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Trop ou pas assez de kinés libéraux en France en 2022 ?

Voilà bien un titre qui interpelle à un moment où la question des déserts médicaux concentre l’attention de tous les acteurs de la santé. Pourtant, la question a déjà été posée, et la question de la démographie de la profession fait toujours débat.

Les masseurs kinésithérapeutes sont-ils épargnés par la désertification médicale ?

Posée ainsi, la question peut heurter voire choquer, au vu des délais, dans certaines régions, pour obtenir un rendez-vous auprès d’un cabinet de libéraux. Elle peut également choquer en raison des conséquences, qu’engendre cette incontestable désertification médicale, une problématique devenue prioritaire pour l’actuel gouvernement. Mais elle doit être posée, comme l’a souligné le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS),consacré pour l’essentiel à l’expérimentation de l’accès direct pour la profession de masseur kinésithérapie. Sans revenir sur les conclusions de ce rapport, déjà évoqué par ailleurs, force est de constater qu’il met en évidence des questionnements sans toutefois y apporter de réponses claires et précises.

Sans surprise, l’IGAS souligne qu’au 1er janvier 2020, on comptabilisait 90.315 masseurs kinésithérapeutes en France, dont 85.3 % exerçaient sous le statut libéral. Au-delà de ces chiffres, qui ne reflètent qu’une réalité à un instant donné, l’étude préfère se concentrer sur l’évolution de la démographie de la profession. Le nombre de masseurs kinésithérapeutes en France a augmenté de 61% entre 2000 et 2016. Le rapport soulève alors la question, qui avait déjà agité la profession il y a quelques années :

Cette évolution fait craindre à certains un « excès d’offre »

Sans se prononcer sur la réponse à apporter (Compte-t-on trop de kinés en France ?), le rapport pointe aussi les prospectives en se basant sur une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Cette dernière prévoit une poursuite de la hausse de  l’effectif des masseurs kinésithérapeutes, avec une croissance de 57 % entre 2016 et 2040 (La population française ne connaitrait qu’une hausse de 9 % au cours de la même période) . Nous compterions alors à cet horizon plus de 133.000 masseurs kinésithérapeutes. La densité de 135 pour 100.000 habitants (1/01/2020) bondirait également à 195 pour 100.000.

Les kinés libéraux sont-ils trop nombreux en France ?

La question n’est jamais posée en ces termes dans le rapport de l’IGAS, mais on comprend bien que les auteurs s’interrogent quant à la pertinence d’une telle évolution face à une demande de soins, qui devrait croître certes, mais probablement dans une proportion moindre. Les auteurs du rapport admettent cependant les difficultés à anticiper précisément la hausse de la demande de soins en France pour les années à venir Enfin, même s’il existe de très fortes disparités régionales (et l’IGAS souligne que malgré les mesures prises pour limiter ces disparités, ces dernières se sont encore accrues entre 2016 et 2020), l’étude souligne la difficulté des patients à obtenir un rendez-vous auprès d’un cabinet de kiné. Non seulement, le rapport confirme que cette réalité est confirmée par les médecins, mais elle note :

Les masseurs-kinésithérapeutes reconnaissent qu’ils ne sont pas toujours en capacité de répondre à l’ensemble des besoins.

On ne pourrait donc pas parler de « surpopulation » des kinés libéraux en France, même si le constat est expliqué principalement par :

  • « La part prépondérante des soins programmés conduit à un allongement des délais de prise en charge des autres soins. »
  • Un changement des aspirations des kinés libéraux avec la volonté de préserver leur vie personnelle, conduisant à une charge de travail moins importante

Ces interrogations, bien qu’elles ne soient pas nouvelles, alimentent enfin la question de l’accès direct aux masseurs kinésithérapeutes. Destiné initialement à « libérer du temps médical », cet accès direct ne risque-t-il pas, s’interroge l’IGAS, d’être contreproductif ? Accueillir de nouveaux patients en accès direct ne va-t-il pas naturellement entrainer un allongement des délais de prise en charge des patients « prescrits » ? On attend donc à ce stade bien des éléments de réponse, que l’expérimentation de cet accès direct devrait permettre d’obtenir.

Et vous, pensez-vous que le nombre de kinés en France soit un réel problème ? Estimez-vous que l’accès direct pourrait dégrader l’accueil des patients habituels dans les cabinets de kinésithérapie ?

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