Révolution attendue pour les masseurs kinésithérapeutes à l’horizon 2019 !

Dans quelques mois, les masseurs kinésithérapeutes ne seront plus considérés comme des auxiliaires médicaux mais deviendront des praticiens de santé. C’est en janvier 2019, que les kinés libéraux pourront se prévaloir de cette nouvelle appellation, qui ne consiste pas en un simple changement de nom.

Les masseurs kinésithérapeutes, vers une reconnaissance totale des compétences

Ne plus être considérés comme des auxiliaires de santé et ainsi se débarrasser de cet aspect si péjoratif de subalterne du corps médical.  La demande est portée par les masseurs kinésithérapeutes libéraux mais aussi par bien d’autres professionnels de santé depuis des années, et le Ministère de la Santé a annoncé qu’elle donnait droit à cette demande. A compter du 1^er janvier 2019, les masseurs kinésithérapeutes libéraux seront des praticiens de santé à part entière. Ce changement d’appellation n’a rien d’anecdotique, et il constitue une véritable révolution pour la kinésithérapie. Si cette substitution de « praticiens de santé« à « auxiliaires de santé » sera applicable à tous les nouveaux kinés libéraux, elle s’appliquera également à tous les masseurs kinésithérapeutes déjà installés.

Le Ministère a donc cédé devant l’insistance de cette revendication, d’autant plus qu’en aout dernier, la Fédération française des praticiens de santé (FPPS) avait été créé avec cet objectif essentiellement. Au 1^er janvier 2019, ce sont donc les kinés libéraux mais aussi les infirmières et infirmiers, qui changeront de statut, même si le Ministère a déjà fait entendre, que cette mesure pourrait être étendue, dans les années à venir, à d’autres professions de santé.

Les kinés libéraux, de véritables partenaires pour les médecins

Bien évidemment, tous les problèmes des kinés libéraux ne seront pas solutionnés par ce seul changement de terme et cette modification du livre 3 du Code de la Santé Publique. Les kinés libéraux devraient donc rapidement voir leur champ de compétences accru, puisqu’en devenant praticien de santé, ils doivent désormais s’inscrire dans le partage de compétences plutôt que de subir le transfert de compétences. Le glissement n’est pas que sémantique, puisqu’il devrait ouvrir droit à la prescription pour les masseurs kinésithérapeutes libéraux, notamment dans le domaine de la prévention.

Mais en tant que partenaire du corps médical, les kinés libéraux accueillent avec enthousiasme l’autorisation de l’accès direct. Cette nouvelle appellation s’accompagnera de cette autorisation, ce qui permettra l’implication des kinés dans la permanence des soins en complément des médecins. Une (ou plusieurs) ordonnances devraient être rapidement publiées sous l’égide du Ministère de la Santé pour encadrer plus précisément cet élargissement de compétences. Il devra, dans tous les cas, être suivi par une refonte de la nomenclature, qui devra prendre en compte ce nouveau statut de praticiens de santé. Avec cette évolution notable, les kinés libéraux peuvent d’ores et déjà envisager plus sereinement l’avenir de leur profession, d’autant plus que les nouvelles technologies impliqueront rapidement de s’interroger sur les formes de la consultation à distance. Et en tant que praticien de santé, leurs demandes auront plus de poids dans les négociations, qui s’annoncent déjà tendues avec les autorités publiques.

Et vous, qu’attendez-vous précisément de ce nouveau statut ? Pensez-vous que ce sera l’occasion d’un nouveau départ pour les kinés libéraux ? Et sinon, les poissons d’avrils dans l’exercice de la profession de kiné, vous en pensez quoi ?