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Pourquoi le discours entre kinés libéraux et Assurance Maladie est si compliqué ?

Ces dernières semaines ont montré comment la profession a du mal à se faire entendre des autorités publiques. Et la situation ne devrait pas s’arranger rapidement, tant les arguments des uns s’opposent à ceux des autres. 

Les kinés libéraux veulent défendre leur condition d’exercice 

En refusant de signer l’avenant à la convention de la profession, deux syndicats ont estimé que vouloir faire évoluer le tarif de la consultation de base de 16 à 18 € (en 2027) n’était pas à la hauteur des attentes et des besoins des kinés libéraux. Le président du syndicat Alizé Kiné portait la parole de nombreux masseurs kinésithérapeutes libéraux qui se plaignaient (et se plaignent encore) de la faiblesse des revalorisations proposées : « Avec l’inflation, on a perdu 18 % de notre rémunération entre 2007 et 2021, sans compter celle de 2022 ». Aujourd’hui, une partie des professionnels revendiquent pour une consultation à 25 €. 

Si les masseurs kinésithérapeutes déplorent l’absence de véritable revalorisation de leurs actes depuis une dizaine d’années, ils font face à une Assurance Maladie, qui leur répond avec d’autres arguments. Ainsi, dans son dernier rapport, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) a établi le revenu moyen des kinés libéraux à 41.000 € par an, tout en estimant leur temps de travail à 46 heures hebdomadaires. Pour l’Assurance Maladie, la situation des kinés libéraux n’est pas la plus dégradée parmi tous les professionnels de santé, des arguments que la profession conteste vivement. 

Les kinés libéraux appelés à faire évoluer leurs pratiques à l’avenir 

Dans ses analyses, l’Assurance Maladie souligne également l’explosion des dépassements d’honoraires par ces professionnels de la rééducation. Selon la CNAM, plus de 2 kinés libéraux sur 3 à Paris pratiquaient en 2018 des dépassements d’honoraires. Ces derniers étaient évalués en moyenne entre 5 et 8 euros. Enfin, il est souligné une augmentation significative (confirmée par la profession elle-même) des « actes hors nomenclature » à l’instar du massage bien-être ou encore de la reconstruction posturale. Tout cela conduit l’Assurance Maladie à justifier sa décision de ne pas rouvrir immédiatement des négociations avec la profession, qui le réclame depuis le début de cette année. 

Cette confrontation d’arguments (absence de revalorisation d’un côté et situation jugée comme non dégradée de l’autre) rend le débat quelque peu stérile. Pourtant, certains faits sont bien établis. Depuis une dizaine d’années, la consommation de soins en masso-kinésithérapie croît de 4 % par an environ. Et cette tendance haussière devrait se renforcer dans les années à venir à en croire les analyses de la direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees). Selon celles-ci, les besoins en masso-kinésithérapie devraient croître de 20 % entre 2016 et 2040. Les projections de l’évolution démographique le confirment, comme l’émergence de nouveaux besoins (le traitement du Covid-long par les kinés libéraux notamment). Et cela conduit à une autre opposition entre la profession et l’Assurance Maladie. En soulignant que le nombre de kinés libéraux a progressé en moyenne de 6 % entre 2015 et 2021, les autorités soulignent que ces effectifs devraient encore croître de 41 % avant 2040. Une augmentation du nombre de kinés libéraux bien trop importante au vu des besoins (20 %)  selon l’Assurance Maladie. Après avoir laissé entendre que la situation des kinés n’était pas dégradée, les autorités publiques font comprendre que les kinés pourraient rapidement être trop nombreux au vu des besoins. Des arguments qui laissent présager une dégradation des relations entre kinés libéraux et autorités publiques, alors même que se discute déjà l’avenir du système de santé. 

Comprenez-vous les arguments des autorités publiques sur l’état de la situation de la profession ? Sur le nombre trop important de kinés dans les années à venir ? 

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