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Les urgences chez les kinés libéraux, bientôt une réalité au quotidien !

Les kinés libéraux pourront-ils bientôt réellement recevoir des patients en première intention pour des consultations en urgence ? La question se pose, et tout est fait pour accélérer la mise en place d’une telle disposition.

Les kinés libéraux, des consultations en cabinet, à domicile et …en urgence

On évoque assez souvent le déficit de masseurs kinésithérapeutes en milieu hospitalier. Il y a quelques mois, les autorités publiques s’interrogeaient même sur les outils à mettre en œuvre pour rendre l’exercice de la kinésithérapie en milieu hospitalier plus attractive pour les étudiants et étudiantes. Dans le même esprit, le Ministère de la Santé poursuit sa réflexion sur l’encadrement de l’installation des kinés libéraux, en cherchant à renforcer l’égalité de soins sur l’ensemble du territoire. Toujours est-il que ces différentes problématiques amènent les autorités sanitaires à faire preuve de pragmatisme, en cherchant à apporter des réponses concrètes et faciles à mettre en œuvre aux problèmes du quotidien.

L’un de ces problèmes, qui se pose avec le plus d’insistance, reste la gestion des urgences. C’est pour pouvoir envisager toutes les solutions en la matière, qu’Agnès Buzyn, Ministre de la Santé, avait commandé un rapport sur le sujet à un député LREM, médecin de son état, Mr Thomas Meunier. Ce dernier a rendu son rapport il y a quelques jours.

Quand les kinés libéraux sont appelés à travailler à … l’hôpital !

Une des solutions, mises en avant par Mr Meunier, consiste à décharger les médecins des urgences en confiant certains soins non programmés à des kinés libéraux mais aussi à des pharmaciens ou des infirmières. Il justifie sa proposition en expliquant :  « Une certaine partie des soins non programmés ne nécessite pas 10 ans de médecine, les autres professionnels demandent à prendre leur part, il faut ouvrir le partage de compétences« .  Et pour donner plus de poids à ses propos, le rapport souligne que « 43 % des passages aux urgences pourraient être pris en charge par la médecine ambulatoire », et les kinés libéraux comme les infirmières libérales pourraient alors assister les médecins généralistes, en les déchargeant de certaines consultations.

Le partage de compétences, c’est le maitre mot de ces nouvelles propositions, qui ne sont toutefois pas totalement innovantes. En effet, depuis la loi dite Touraine de janvier 2016 sur la modernisation de notre système de santé, les masseurs kinésithérapeutes libéraux étaient autorisés, en théorie, à recevoir des patients venus les consulter en première intention pour une urgence, et ce sans prescription de leur médecin traitant. Cette mesure avait fait couler beaucoup d’encre, et à ce jour, il reste à organiser la prise en charge de ces « urgences kinésithérapie » par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie. En effet, malgré l’adoption de la loi il y a plus de deux ans, les caisses d’Assurance Maladie ne prennent toujours pas en charge ces soins des kinés libéraux d’urgence au motif qu’il n’existe pas de prescripteur identifié …. (Notons au passage, que c’est cette absence de prescripteur identifié qui caractérise en partie ces soins d’urgence pour les kinés libéraux !)

Les kinés libéraux appelés à ne pas manquer une réorganisation des urgences et de l’hôpital

Cette situation ubuesque doit néanmoins faire réfléchir les kinés libéraux comme l’ensemble des professionnels de santé. Actuellement, les autorités publiques multiplient les expérimentations, prennent décision sur décision, testent de nouvelles procédures et/ou de nouveaux protocoles, … Cette piste de déléguer certains soins d’urgence aux masseurs kinésithérapeutes libéraux notamment n’est pas nouvelle, mais il semble bien qu’elle devienne réalité à très court terme. Certes, le problème du prix d’une telle consultation urgence en kinésithérapie libérale n’a pas encore été définitivement solutionné (actuellement fixé à 17.42 €, il devrait être relevé à 23 € en juillet prochain), mais il n’empêche que les kinés libéraux ne doivent pas se laisser déborder par cette évolution inéluctable. L’ambition affichée du gouvernement de renforcer le pouvoir des médecins généralistes d’une part et  des kinés libéraux et des autres professionnels de santé d’autre part, dans leur prise en charge  des soins de premier ou second recours, sera menée à son terme, même si un ordre ou des syndicats rechignent à s’engager. Il serait dommageable, que les patients ne puissent compter sur les kinés libéraux pour la prise en charge de leurs troubles musculo-squelettiques notamment, d’autant plus que les chiropracteurs et les ostéopathes n’ont pas renoncé à faire, eux-aussi, entendre leurs voix.

Estimez-vous que la prise en charge des urgences par les kinés libéraux est inéluctable ? Quelles sont selon vous les décisions à prendre pour faciliter cette nouvelle tâche assignée aux kinés libéraux ?

2 commentaires sur « Les urgences chez les kinés libéraux, bientôt une réalité au quotidien ! »

  1. On fait déjà ce type de bilan quand les personnes viennent nous voir pour savoir quoi faire face a une douleur de genou ou dos ou trauma sportif; on bilante, on oriente et on rassure .Souvent c’est le médecin lui même qui nous envoie le patient : prescription bilan kine pour assurer son propre diagnostic et c’est la que le travail d’équipe est fondamental: il faut dialoguer pour cela ,échanger… ET il est vrai que l’oral va plus vite que l’écrit dans ce cas là(coup de fil plutôt qu’ecrit envoyé);la justesse de nos bilans ramène souvent le médecin vers vous.
    Notre expérience dans le domaine musculo squelettique, le savoir de nos mains habituées a toucher, palper, sentir les tissus en souffrance par rapport a ceux en bonne santé, les bilans kine+interrogatoire qui prend du temps et permet une écoute du patient ,,notre connaissance anatomique poussée, tout cela permet d’être souvent plus précis et plus performant même que le médecin dans le domaine Musculo squelettique. .Les médecins sont débordés, n’ont plus le temps et le musculo squelettique est un domaine mal maitrisé pour beaucoup, et je suis complètement pour une complémentarité .Le recours excessif a l’imagerie alors qu’un bon bilan de base peut suffire a maitriser la suite du diagnostic et orienter vers des soins moins couteux est une source de dépense excessive actuellement.; mais toujours en restant dans notre domaine de prédilection: LE MUSCULO SQUELETTIQUE; sans pour autant ôter notre vigilance sur un problème aigu qui peut passer dans nos mains lors d’une séance: comme un risque cardio, une appendicite… LES GENS ONT LE TEMPS DE NOUS PARLER pendant la séance d’au moins une demi heure et parfois nous relate des symptômes ou douleurs récentes qui peuvent nous interpeler et nous font les orienter rapidement via un coup de fil a leur médecin.. ON PEUT ETRE UNE ANTICHAMBRE DU MEDECIN, MAIS PAS MEDECIN: attention!!!!; on est masseur kinésithérapeute ,en toute complémentarité. avec tous les soignants paramédicaux et médicaux et l’apport de chacun favorise la précision, et la précision favorise l’efficacité et le moindre coût

  2. Je suis certain que c’est un sujet dont la profession doit se saisir… Et rapidement.
    La difficulté reste la sécurité du patient, un partage du dossier médical du patient et un lien étroit doit se faire avec des médecins.
    C’est également, l’obligation de s’organiser différemment, pour avoir des plages libres pour les urgences…
    C’est la nécessité de se former un minimum sur les red flags…
    Il faut également, si nous voulons que ce soit pertinent, que nous ayons la possibilité de prescrire « certains antalgiques, certains anti-inflammatoires, des arrêts de travail »… Ce qui ne peut pas se faire sans une délégation ou coopération avec un médecin…
    Il faut également pouvoir s’engager dans une prises en charge plus ou moins longues si la situation le nécessite… Ou pouvoir orienter vers des praticiens qui n’auront pas 3 mois de délais…
    Ça ne pourrait que valoriser notre savoir faire, améliorer l’accès aux soins et ainsi éviter des dépenses inutiles (multiples avis, imagerie inutile, arrêt de travail trop long ,…)
    Par contre, hors de question d’être des médecins low-cost, au service de la société de consommation…

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