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La pénibilité de la profession de kiné libéral en question !

Est-il pénible d’être kiné libéral en 2022 ? La question est d’importance, puisqu’elle déterminera une partie des évolutions du mode de calcul des retraites. Et les débats s’annoncent difficiles et tendus, même si une étude confirme cette pénibilité.

La réforme des retraites pour les kinés libéraux, un enjeu pour les élections de la CARPIMKO

La Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes (CARPIMKO) renouvelle ses administrateurs. L’élection aura lieu en ligne entre le 22 juin et le 6 juillet prochain, et cette nouvelle équipe aura peut-être la charge d’une réforme majeure, celle du système des retraites. On se souvient des débats, nés à l’occasion de la première tentative de Réforme au cours de la première mandature d’Emmanuel Macron. Réélu, le président de la République a déjà réaffirmé sa volonté de conduire cette réforme à son terme, en précisant même son ambition d’aller vite. La situation politique, conséquence des élections législatives, pourrait être un nouvel obstacle quant à cette ambition.

Quel que soit le calendrier, la CARPIMKO se devra de défendre les intérêts des masseurs-kinésithérapeutes notamment, et bien que des avancées aient permis, il y a quelques mois, d’apaiser certaines des craintes des infirmières et des kinés libéraux, il restera bien des aspects à prendre en compte, d’autant plus que deux ans de crise sanitaire ont fait émerger de nouvelles problématiques directement en lien avec ce projet de réforme de retraite des kinés libéraux.

Être kiné libéral, la question de la pénibilité au cœur des débats !

En effet, lorsque les débats ont été initiés en 2019 sur cette réforme des retraites, des avancées ont été faites quant à la prise en compote de la pénibilité du travail des auxiliaires médicaux ; La prise en compte du « travail de nuit » et la « réalité du rythme de travail effectif » constituait un élément de satisfaction pour les soignants. Mais cette reconnaissance de la pénibilité ne concernait alors que le secteur public, excluant ipso facto les kinés libéraux notamment. Souhaitant faire reconnaitre cette dernière pour tous les professionnels libéraux de santé, la CARPIMKO réalisait alors, entre juin et octobre 2020, une vaste Etude sur la pénibilité de l’exercice professionnel des praticiens de santé affiliés à la CARPIMKO. On connait les incidences de cette reconnaissance de la pénibilité sur le calcul des retraites, et la CARPIMKO estimait profondément injuste d’exclure les professionnels libéraux de santé. La crise sanitaire du Covid-19 a depuis souligné au grand public et aux pouvoirs publics la complexité, l’importance et la pénibilité du quotidien des kinés libéraux comme des infirmières libérales. C’est ce qu’exprimait, en présentant les résultats de cette étude, Mme Corinne Friche, masseur-kinésithérapeute libérale depuis plus de 36 ans et vice-présidente de la CARPIMKO :

Pour nous, il était question d’alerter les pouvoirs publics sur la pénibilité, le manque de repos, de sécurité et l’hyperstress que subissent les professionnels de santé libéraux, accompagnés des impacts physiques et des contraintes administratives liées à leurs métiers.

 L’étude souligne ces critères de pénibilité, et les kinés libéraux déclarent ainsi, dans une très grande majorité, le caractère pénible des positions debout (99 %) et « penché en avant » (81 %), qu’ils sont contraints d’avoir « souvent voire toujours ». ). L’amplitude de travail reste un autre facteur essentiel de cette pénibilité avec des journées estimées selon l’étude : de 8h30 à 21h00.

Si bien d’autres points sont identifiés comme aggravants, la CARPIMKO estime démontrer à travers ces résultats le caractère pénible de la profession de masseur-kinésithérapeute libéral. Ce sera un des sujets à débattre lorsque commenceront ces nouvelles négociations. 

Et vous, estimez-vous qu’être kiné libéral s’apparente à un métier « pénible » ? Pensez-vous que cette pénibilité puisse être reconnue par les autorités publics ? Quels sont selon vous les principaux aspects de cette pénibilité ?

6 commentaires sur « La pénibilité de la profession de kiné libéral en question ! »

  1. Mesmeur Yane | 27 juin 2022 à 11 h 17 min |

    La pénibilité de la profession est directement liée aux blocages tarifaires et le manque de reconnaissance que cela engendre.
    Kine libérale depuis 1983, mon pouvoir d achat n’a fait que baisser tout au long de ma carrière ! Oui, c est épuisant de devoir travailler plus toujours plus pour un résultat « négatif » . Au détriment de sa santé ( physique et mentale) et aussi au détriment de la qualité de soin .
    Malgré tout ça , j adore mon métier et n est jamais regretté mon choix. Cependant , je ne peux plus le conseiller à un jeune, même motivé!

  2. Oui nous avons un métier pénible, sans cesse aux prises au stress de satisfaire le patient qui ne s’implique pas forcément dans son rétablissement et attend que nous le « sauvions » sans rien avoir à faire. Un stress permanent.
    Face à la plainte constamment. A expliquer réexpliquer réréexpliquer, tenter d’éduquer…
    Nous sommes soumis à un STRESS PSYCHOLOGIQUE permanent vis à vis de la demande du patient, vis à vis de la surcharge de travail, vu que nous sommes en sous effectif grandissant, face au mécontentement des demandes de prises en charges refusées car nous sommes déjà à bloc!
    Aucun soutient de la part de la sécu qui nous flic, de notre ordre qui ne nous défend pas… voyons le flou lors du covid et les compensations financières qu ont a dû rembourser… est ce une BLAGUE?
    Nos indemnités journalières ridicules en cas de maladie, nos retraites ridicules!!!!!
    Et le STRESS PHYSIQUE à courir partout, à manipuler sans cesse, à se fatiguer à masser, à être debout tte la journée, à être courbé sur nos patients, toujours de travers pour travailler…
    Donc oui nous mériterions d’être reconsidéré à la hausse avec une vie qui subit l’inflation et nos rémunérations qui n’ont jamais été reconsidérées en conséquences !!!!
    Nous sommes mal traités !!!

  3. Bonjour, oui le travail de kiné libéral est pénible à long terme, personnellement en mobilisant un patient lourd je me suis explosée mon épaule. Arthrose d’épaule à 47 ans ! Je ne sais pas comment je ferai… Ou plutôt si j’arriverai à travailler comme cela jusqu’à 65 ans.
    Sans compter la position debout toute la journée, les massages, les positions penchées en avant à 95 % du temps. Le nombre d’heures par jour, personnellement je travaille 9h par jours… Pour 16 euros la séance ! Je suis assez écœurée que l’on augmente tout le monde (les profs ont été augmenté 2 ou 3 fois en 3 ans et nous ??? Rien depuis 19 ans !)
    Et nous dire qu’il faudra travailler plus… Je n’y arriverai pas même si j’adore mon travail !
    On n’a plus de vie en dehors !

  4. Très pénible physiquement avec beaucoup de gestes répétitifs usant pour nos épaules et notre charnière lombosacree ; utilisation de notre corps comme outil de travail : manutention de patients âgés ou handicapés, démonstration répétées d’exercices physiques…Épuisant en terme énergétique : concentration durant de longues journées de 10 à 12h en moyenne, stress de se tromper ou oublier un facteur important de traitement par fatigue, devoir pour chaque patient se souvenir instantanément de son histoire pathologique et familiale et ce à raison de plusieurs patients par heure….stress horaire permanent et souvent peu de repos, stress du manque de temps pour la vie familiale et personnelle en dehors du boulot, et dégradation de l’hygiène de vie par manque de temps…et ce jusqu’à 67 ans pour une retraite à peine correcte !sans oublier le stress administratif et la pression financière….oui décidément je suis certaine de la pénibilité de notre métier ! Heureusement il y a des compensations en terme de relations humaines.

  5. Kiné libéral, c’est un métier qui devient de plus en plus pénible à mesure qu’on avance dans le temps.
    Pour ma part, après 33 ans en libéral, je me sens épuisée et non épaulée.
    Malgré mon expérience, je gagné maintenant moins qu’un jeune qui sort de l’école car je n’arrive plus à faire une aussi grande amplitude horaire qu’avant.
    Épuisement mental et physique.

  6. Aucun doute sur la pénibilité de notre travail, je travaille depuis 30 ans en ephad avant j’exerçais en cabinet. Un fauteuil roulant pèse en moyenne 25kg, on passe notre journée à amener les gens en salle de rééducation, les soulever, les dynamiser, leur redonner de l’autonomie. J’ai consacré 30 ans de ma vie à cette patientèle que j’adore pour finir bientôt sans travail car tous les établissements passent en enveloppe globale et vire les libéraux sous prétexte qu’on abuse. C’est le seul poste ou les familles ne se sont jamais plein. Donc oui, on a les épaules abîmées, de plus en plus d’administratif,de plus en plus de charges et même pas une sécurité d’emploi.heureusement que je suis toujours autant passionnée par mon métier et le fait de faire du bien au gens.

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