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Accès direct aux kinés : reconnaissance de la profession ou lutte contre les déserts médicaux ?

Des querelles ravivées entre médecins et masseurs-kinésithérapeutes ?

Dès lors que l’Assemblée Nationale avait voté, en première lecture, l’autorisation d’expérimenter l’accès direct aux kinésithérapeutes – et nous l’avions évoqué dès la fin du mois d’octobre– , les réactions des médecins ne s’étaient pas faites attendre. Fallait-il y voir un corporatisme exacerbé ou une réelle inquiétude pour l’avenir du système de santé ? Nul ne peut trancher de manière ferme et définitive, mais toujours est-il que ces réactions quasi-instantanées ont rouverts des querelles, que l’on pouvait croire apaisées depuis longtemps. Pourtant, la coopération entre les médecins et les kinés libéraux notamment figure parmi les grands axes de réflexion du ministère de la santé et des autorités publiques depuis bien des années. Et la profession de masseur-kinésithérapeute n’est pas la seule concernée, à l’heure où les autorités sanitaires vantent les mérites et les atouts de l’exercice coordonné, mettent en avant les avantages des maisons de santé pluriprofessionnelle (MSP) et tentent de marginaliser l’exercice isolé des professionnels de santé. On aurait pu croire, que le système de Santé, tel qu’il fut imaginé à la fin du XIXème siècle avec le médecin en tant que pivot central, était bel et bien en train de muter vers un système moins « vertical ». Les errements entrainés par cette proposition de loi semblent indiquer le contraire. Définitivement adoptée par l’Assemblée Nationale le 22 novembre, le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2022 (PLFSS) ancre donc cette expérimentation dans la réalité. Mais pour quel objectif finalement ?

L’accès direct aux kinés libéraux, une reconnaissance attendue d’une profession ?

Pouvoir consulter un kiné libéral sans nécessairement passer par la case de la consultation préalable d’un médecin est une revendication déjà ancienne dans la profession.  Le plan de refondation des Urgences (2019), porté par la ministre de la Santé de l’époque, Mme Agnès Buzyn, avait déjà ouvert la voie de cet accès direct à la kinésithérapie pour ce qui concernait l’entorse et la lombalgie aigue. A l’époque déjà, de nombreux syndicats de masseurs-kinésithérapeutes avaient fait entendre leur demande d’aller encore plus loin, en invitant les autorités publiques à rejoindre les États ayant déjà adoptés, de manière plus large, l’accès direct à la kinésithérapie. Pour les kinés libéraux ou hospitaliers, cette revendication concrétisait une meilleure reconnaissance de leurs compétences et de leur place dans un système de santé, déjà fragilisé à l’époque par la problématique de la désertification médicale.

Outre cette reconnaissance, cet accès direct représentait alors, pour les organisations représentatives de la profession, bien des avantages :

  • Une diminution des délais de prise en charge
  • Une baisse conséquente des dépenses de santé,
  • La garantie de la qualité des soins
  • Une augmentation du temps disponible pour les médecins

Les kinés défendaient à l’époque les bénéfices nombreux et incontestables d’une telle mesure sur le parcours de soins des patients.  Le gouvernement aurait-il entendu ces arguments pour adopter l’expérimentation adoptée par le PFLSS 2022 ? On pourrait le croire, même si d’autres arguments l’ont conduit à défende cette mesure malgré l’hostilité affichée du corps médical.

Un accès direct à la kinésithérapie adopté pour lutter contre les déserts médicaux ?

 Attentif à cette reconnaissance, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a néanmoins reconnu défendre fermement cette mesure en réponse à cette désertification médicale qui s’aggrave chaque jour. Pourvoir apporter des réponses efficaces et adaptées aux patients constitue la priorité du moment, et M Véran l’a rappelé avec force devant les sénateurs en déclarant les kinés « parfaitement compétents de participer de l’offre de soins dans les territoires » et en écartant toutes les tentatives de contestation des médecins. Toujours est-il, que les raisons ayant conduit à cette adoption de l’accès direct ne sont pas qu’un point de détail, puisque conditionnant les futures évolutions attendues de la profession.

Et vous, que pensez-vous de cette avancée majeure pour la profession ? Ne doit-on en retenir que les conséquences ou faut-il s’interroger sur les raisons d’une telle prise de décision ?

1 commentaire sur « Accès direct aux kinés : reconnaissance de la profession ou lutte contre les déserts médicaux ? »

  1. Je travaille en libéral seule et en desert médical
    Alors oui bonne avancée mais ça ne fera pas diminuer le délai des prises en charge je n aurai toujours que 2 mains….

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