La question mérite d’être posée. Un récent rapport de la Cour des Comptes évoque même des URPS « inactives » pour leur majorité en 2024, notamment pour les kinés libéraux. Une fracture se crée entre l’idéologie de la structure et la réalité des actions menées.
Les URPS, un partenaire utile pour les kinés libéraux au quotidien ?
Depuis plusieurs années, les autorités publiques s’efforcent de développer l’exercice coordonné pour renforcer l’efficience de notre système de santé. Si plusieurs actes législatifs ont fait évoluer la législation, ils ont aussi multiplié les solutions pour aider les professionnels libéraux de santé. Les Unions Régionales des Professionnels de santé (URPS) ont donc été créées en 2009 à cette fin.
Ces URPS concernent une dizaine de professions de santé, toutes conventionnées et exerçant toutes en libéral :
- les médecins ;
- les pharmaciens ;
- les infirmiers ;
- les masseurs-kinésithérapeutes ;
- les chirurgiens-dentistes ;
- les orthophonistes ;
- les pédicures-podologues ;
- les biologistes ;
- les sages-femmes ;
- les orthoptistes.
La mission de ces URPS consiste à mieux dialoguer avec les autorités publiques. Par ailleurs, à mieux dialoguer avec les agences régionales de santé (ARS). Ceci résulte à mieux « participer à l’élaboration de l’offre de soins sur leur territoire ». Cependant, les résultats obtenus sont très divers et varient grandement d’une région à une autre et d’une profession à une autre. C’est pourquoi, la Cour des Comptes a conduit une étude détaillée sur les URPS entre 2018 et 2022, dont les conclusions ont été rendues publiques au début du mois de février.
Une représentativité à revoir pour plus d’impact au niveau local !
La synthèse de ce document souligne ainsi :
Les URPS médecins, infirmiers et pharmaciens et, dans une moindre mesure, masseurs-kinésithérapeutes, sont celles qui exercent globalement le mieux la diversité de leurs missions, même s’il existe des différences importantes d’une union à l’autre.
Pour les kinés libéraux, la légitimité et la représentativité de ces URPS sont souvent remises en cause. Première cause de cette remise en question, la faiblesse du taux de participation de ces professionnels de santé aux élections des membres de ces unions régionales.
Des stratégies à revoir pour une participation plus concrète à l’évolution de l’offre de soins !
Les magistrats estiment que les URPS sont utiles au système de santé dans leur nature-même. Ils soulignent ainsi le rôle bénéfique que ces URPS ont pu jouer au moment de la crise sanitaire du coronavirus. Cependant, les hauts magistrats déplorent la diversité des actions des URPS, tant d’une région à l’autre que d’une profession à l’autre.
« Une majorité d’URPS sont inactives ou quasi inactives et thésaurisent de manière anormale les ressources publiques qui leur sont affectées »
La Cour appelle à davantage de contrôle, et à une action concertée de ces URPS. Parce que les fonds qu’elles ont à gérer provient de la contribution des kinés libéraux et autres professions libérales de santé ( 42 millions d’euros en 2022) d’une part et des agences régionales de santé (12 millions d’euros en 2022) d’autre part. C’est pourquoi, le rapport de la Cour des comptes invite le ministère de la santé à « suivre de plus près l’activité de ces unions »
Et vous, comment jugez-vous l’action de ces Unions régionales des professionnels de Santé ? Quels axes d’améliorations proposeriez-vous ?
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