Comment se faire connaître quand on est kiné libéral ?

Pour un kiné libéral, être facilement et rapidement identifiable par les patients reste une priorité du quotidien. Aujourd’hui, cette communication passe essentiellement par le numérique, bien que certaines évolutions législatives menacent la communication des professionnels de santé. Alors comment se faire connaître quand on est kiné libéral ?

Que ce soit au moment de son installation ou tout au long de son parcours professionnel, le kiné libéral se doit de se faire connaître de sa patientèle d’une part et des autres professionnels de santé (les médecins généralistes constituent les prescripteurs des séances de kiné). Il doit donc s’adapter aux nouvelles habitudes et aux nouveaux comportements des patientes et des patients. Ces derniers effectuent leurs recherches d’un soignant sur la Toile en grande majorité. En conséquence, les kinés libéraux, à l’instar de tous les soignants de ville, doivent s’assurer d’être rapidement et aisément identifiables sur Internet. 

La loi (et notamment le code de la santé publique) n’empêche en rien le professionnel de santé de créer un site Internet, une page sur les réseaux sociaux voire de s’enregistrer en tant que tel sur les multiples outils proposés. Ainsi en est-il de Google My Business, un service du leader des moteurs de recherche, qui garantit à tous ls professionnels d’être mis en avant lorsqu’un Internaute effectue une recherche s’y rattachant. De nombreux kinés libéraux ont largement profité de ces services, en bénéficiant notamment des avantages de la géolocalisation, utilisée par Google. 

Les kinés libéraux appelés à disparaitre des résultats de recherche ? 

Mais cela pourrait changer dans les semaines à venir, puisque ce mois de mars 2024 marquent l’évolution des services offerts par la firme de Mountain View. En effet, depuis des années, le moteur de recherches américain avait tendance à mettre en avant les professionnels, s’étant inscrit sur ces différentes plateformes, dont Google My Business ou encore Google Business Profile. Lorsqu’un patient recherchait un kiné libéral à Montargis comme à Metz, le moteur de recherches affichait en priorité les professionnels de santé, ayant créé leur fiche. C’était donc une solution avantageuse tant pour les patients que pour les kinés, qui pouvaient ainsi se faire connaitre. 

Or, le DMA (Digital Markets Act) entre en vigueur en ce mois de mars, visant notamment à « lutter contre ces pratiques anticoncurrentielles ». La commission européenne, ayant jugé la position de Google comme dominante, a sommé la firme américaine à plus d’équité et d’égalité. En d’autres termes, il a été demandé au moteur de recherche de ne pas profiter de son quasi-monopole pour valoriser ses services. Aussi, les fiches des kinés libéraux (avec leurs coordonnées et leurs horaires d’ouverture) devraient apparaître moins fréquemment et ne seront plus systématiquement liées à telle ou telle requête des Internautes. Ces descriptifs seront donc moins visibles. Bien que l’on ne connaisse pas encore l’ampleur et les conséquences de ces évolutions, cela inquiète une partie de la profession. 

La communication des cabinets de kiné, des stratégies à revoir 

Comme tous les autres professionnels (ces évolutions ne se limitent pas au seul domaine de la santé), les kinés libéraux vont donc devoir apprendre à composer avec ces nouvelles règles. Ils vont également devoir trouver des alternatives à ce support de communication ultra-efficace. Certains soulignent la menace qu’une telle évolution « oblige » toute la profession à céder aux sirènes des plateformes de prise de rendez-vous en ligne. Ces dernières, à l’instar du leader incontesté Doctolib, trustent en effet une très grande partie des recherches liées au domaine de la santé. Une autre forme de concurrence, que de plus en plus de kinés, médecins ou infirmières dénoncent régulièrement.