La pratique avancée, déjà officialisée pour la profession infirmière, pourrait à terme concerner les masseurs-kinésithérapeutes. Ce nouveau statut pourrait donner un nouvel élan à l’avenir de la profession kiné.
La pratique avancée, une nouvelle approche pour transformer notre système de santé ?
Les professions médicales et les auxiliaires médicaux, au sens du Code de la Santé Publique, ont des missions bien définies. Leurs compétences sont également parfaitement listées et détaillées. Cependant, depuis la loi de modernisation du système de santé, loi promulguée en 2016, le système de santé en France a vu apparaître une nouvelle notion : la pratique avancée réservée aux auxiliaires médicaux. Les masseurs-kinésithérapeutes pourraient alors s’en prévaloir comme les infirmières et infirmiers ces dernières années. Une évolution qui a été largement inspirée des constats effectués dans plusieurs pays étrangers, notamment anglo-saxons.
De l’exercice coordonnée à la pratique avancée, un avenir à imaginer pour les kinés
L’Agence régionale de Santé d’Ile-de-France s’était portée candidate pour expérimenter la pratique avancée pour les kinés en 2019/2020. Elle a au préalable demandé une étude pour comprendre en quoi pouvait bien consister cet élargissement de compétences pour les kinés libéraux. Il s’agissait également de comprendre comment ces éventuels futurs kinés en pratique avancée pouvaient participer à améliorer notre système de santé et le parcours de soins des patients. La note de synthèse publiée lors de cette réflexion fait le point sur ce qui existe déjà ailleurs. Cette note dévoile également ce qui serait possible de transposer en France et sous quelle forme :
Le masseur-kinésithérapeute en pratique avancée n’est ni un « mini docteur », ni un « super kiné ». Il s’agit d’un professionnel de santé utilisé à son plein potentiel incluant, entre autres, la réalisation d’actes médicaux délégués (diagnostiques et thérapeutiques) dans divers contextes de soins. Ce nouveau statut a pour objectif d’améliorer l’accès aux soins et l’efficience des traitements dispensés aux patients. Il peut s’agir de soins de premier recours tels qu’en services d’urgences et en soins spécialisés de second recours.
L’étude souligne enfin que bien que des kinés libéraux pourraient se former à la pratique avancée. Cette dernière serait plus bénéfique aux kinés investis dans l’exercice coordonnée (Center de soins, Maison de santé, Communauté Professionnelle Territoriale de Santé, etc.). Elle sera également bénéfique aux kinés dans les services hospitaliers.
Il faudra encore attendre quelques mois pour tirer les premiers enseignements de ces expérimentations. Reste à savoir si cette pratique avancée peut également avoir un impact positif sur le salaire des kinés, qui reste bas comparé à certaines professions de santé.
La pratique avancée, un modèle inspiré des infirmières
La profession infirmière a été la première à bénéficier de ce nouveau statut. Depuis 2018, une formation permet aux infirmières et infirmiers déjà expérimentés de suivre une formation pour devenir Infirmier en Pratique Avancée. Certains ont voulu voir dans ces IPA une « super-infirmière ». L’ambition des autorités consistait bien à :
- Améliorer l’accès aux soins et le parcours de soins pour les patients,
- Libérer du temps médical pour les médecins dans certaines situations.
Il faudra encore plusieurs années avant de pouvoir dresser un premier bilan des effets de ces IPA. De nombreux acteurs attendent déjà que la pratique avancée s’étende à de nouvelles professions, dont la kinésithérapie.
Et vous, pensez-vous que l’avenir de la profession passe nécessairement par cette pratique avancée ? Estimez-vous, que ce sera la priorité pour rendre notre système de santé plus efficace et efficient ?
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