Alors que l’année 2022 a fait naître beaucoup d’espoir parmi les soignants en général et les kinés libéraux en particulier, 2023 devrait marquer la concrétisation de ces attentes. Les douze prochains mois seront-ils à la hauteur des espérances ?
L’année 2022, un vent d’espoir pour les kinés libéraux ? …
L’année 2022 commençait en entretenant un espoir que les kinés libéraux notamment s’efforçaient de nourrir depuis le début de la crise sanitaire. En effet, dès le 12 janvier 2022 s’ouvraient les négociations conventionnelles entre la profession et l’Assurance Maladie avec une ligne directrice devant répondre à toutes les problématiques du moment : télésanté, révision des actes de la nomenclature, revalorisation salariale, … La crise sanitaire du coronavirus avait, faut-il le rappeler, mis à mal le modèle des masseurs – kinésithérapeutes libéraux, comme le soulignait à l’époque le président de la Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR), M Sébastien Guerard qui alertait les autorités publiques : « la crise « Covid », que la profession traverse très difficilement, met en exergue la limite des modèles économiques des cabinets ». Ces négociations devant conduire à la signature de l’avenant 7 à la convention des masseurs-kinésithérapeutes se déroulaient alors que les études de l’Observatoire de la démographie du Conseil National de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes faisaient apparaître les tensions prévisibles, qu’allait connaître la profession. Entre le vieillissement de la population et les nouvelles responsabilités des kinés libéraux notamment – on peut citer les formes longues du Covid – , les besoins en kinés libéraux étaient nettement revus à la hausse.
Enfin, le début de l’année 2022 était marqué par les innombrables débats, induits par la campagne présidentielle. Tous les soignants en général et les kinés libéraux en particulier souhaitaient une vaste réforme de notre système de santé afin de le rendre plus efficient. Après avoir interrogé plus de 100.000 masseurs-kinésithérapeutes, l’ordre remettait ainsi aux candidats et candidates à l’élection présidentielle une publication destinée à orienter les réflexions et à multiplier les pistes de transformation.
… ou une année de statu quo pour préparer la profonde transformation de 2023 ?
Pourtant, cet optimisme, qui pouvait caractériser les premières semaines de 2022, ne devait pas masquer les inquiétudes et les craintes de la profession quant à leur avenir même. L’augmentation du prix des carburants mais aussi l’inflation galopante, que connaissait toute l’Europe après le début du conflit en Ukraine, faisait peser de réelles menaces sur la rentabilité des cabinets libéraux. La publication d’un livre, dénonçant les dérives d’un groupe gestionnaire d’EHPAD, était à l’origine de nombreuses enquêtes alertant sur l’éventuelle « privatisation de la santé » avec une captation de la patientèle par des centres de santé au détriment des kinés libéraux et autres soignants de ville.
Dans ce contexte, il aura fallu attendre le 4 juillet pour que soit nommé un nouveau ministre de la Santé et de la Prévention (et le titre même du ministère voulait traduire cette prise en compte des attentes des professionnels), M François Braun. Pour renforcer et ancrer dans la durée cette ambition de transformer le système en écoutant les soignants, Mme Agnès Firmin Le Bodo était nommée ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé.
Il aura fallu quasiment toute l’année pour que l’avenant 7 soit finalement signé. Si la profession a réussi à obtenir des réponses notamment en termes de revalorisation, elle aura du également accepter également quelques concessions notamment en ce qui concerne l’installation des jeunes kinés libéraux. Mais les autorités publiques ont surtout, en cette fin d’année 2022, initié un vaste mouvement appelé CNR Santé (Conseil National de la Refondation). En instaurant des débats et en invitant les patients comme les soignants à apporter leurs contributions, le ministère de la santé annonce qu’à l’issue de cette phase de discussions s’ouvrira le plan de transformation de notre système de santé le plus ambitieux qui soit. Une manière de dire que 2023 devrait elle-aussi être une année porteuse d’espoir.
Et vous, que retiendrez-vous principalement de cette année 2022 ? Et qu’espérez-vous et qu’attendez-vous de cette nouvelle année 2023 ? Et du CNR Santé ?
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