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Les kinés libéraux et hospitaliers vont-ils réussir leur nécessaire transformation ?

Alors que le système de santé a réussi à surmonter la crise sanitaire du Covid-19, il doit aujourd’hui se transformer pour pouvoir répondre aux enjeux de demain. Les étudiants kiné de 2022 et des années à venir seront-ils assez nombreux pour répondre à la demande ? Quelles sont les conséquences directes des tendances, qui se dégagent depuis plusieurs années ?

Les masseurs kinésithérapeutes, une incontournable évolution de la profession ?

On ne reviendra pas sur les déserts médicaux en France. On ne considérera pas plus la question de l’inégale répartition des masseurs kinésithérapeutes à travers les différentes régions de France. En revanche, on s’interroge ici sur l’évolution même de la profession dans les années à venir. La crise sanitaire du Covid-19 a mis en lumière des dysfonctionnements de notre système de santé, conduisant les autorités publiques à adopter des décisions pour le rendre plus efficient d’une part mais aussi pour le préparer aux évolutions démographiques d’autre part (vieillissement de la multiplication, …).

Les masseurs kinésithérapeutes ont rappelé, à celles et ceux qui en doutaient encore, leur rôle central dans l’accompagnement au quotidien des patients en général, et dans celui des personnes âgées en particulier. Dans le même temps, afin de satisfaire aux engagements pris à l’occasion du Ségur de la Santé, un plan de réforme de l’hôpital a fait émerger de nouvelles mesures visant à recruter plus de masseurs kinésithérapeutes en milieu hospitalier. Les efforts visent aussi à « fidéliser » ces kinés hospitaliers, afin de pérenniser une certaine vision de l’hôpital public. Dans le même temps, les kinés libéraux doivent, eux-aussi, se préparer aux conséquences implicites et inévitables du vieillissement de la population. La hausse de la demande de soins en kinésithérapie va se poursuivre, et toutes les études prospectives en la matière l’attestent, comme celle conduite par l’Observatoire de la démographie du Conseil National de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes : Démographie des Kinésithérapeutes 2020. La première profession de rééducation et la 4ème des professions de santé en nombre qu’est la Masso kinésithérapie va donc devoir  répondre à ces nouvelles attentes, et la question de la formation des futurs kinés se pose alors avec plus d’insistance.

Réussira-t-on à former les kinés libéraux et hospitaliers de demain ?

On comptabilisait en France, au 1er janvier 2020, 90.315 masseurs kinésithérapeutes. 14.7 % de ceux-ci sont rattachés au collège salarié, quand 85.3 % représentent des kinés libéraux ou « mixtes ». Ce constat démographique mériterait d’être creusé, notamment en ce qui concerne la pyramide des âges des kinés libéraux principalement, puisque cette dernière implique un fort besoin de « renouvellement » dans les années à venir. Ce besoin de nouveaux kinés libéraux pour remplacer leurs aînés vient donc augmenter la pression que connait la profession dans son ensemble.

On peut légitimement s’interroger sur la capacité de formation. Pourra-t-on répondre à ces besoins par la seule voie des Instituts de Formation en Masso Kinésithérapie (IFMK) ? Autant le dire immédiatement, la réponse est négative, puisqu’actuellement le déficit est incontestable. Au 1er janvier 2020, on dénombrait ainsi 23.541 kinés titulaires d’un diplôme étranger.

Plus d’un kiné libéral ou hospitalier sur 4 (26.1%) est titulaire d’un diplôme étranger

La majorité (59.3%) est constituée d’étudiants français, partis étudier à l’étranger (Belgique, Espagne, Portugal, …) et revenus en France pour exercer. Cette proportion est en augmentation constante (on comptait 21.2 % d’étudiants diplômés à l’étranger en 2016) avec un renforcement de la tendance ce dernières années. On peut raisonnablement estimer que le phénomène devrait perdurer.  L’ordre des masseurs kinésithérapeutes souligne ainsi :

Chaque année, pour 4 professionnels diplômés en France, 3 professionnels diplômés à l’étranger sont autorisés à exercer la kinésithérapie sur le territoire.

Bien que la mobilité européenne des kinés récemment diplômés ne soit pas un problème en soi, on peut cependant, pour les années à venir, s’interroger sur une autre tendance, qui se fait jour. Les établissements hospitaliers redoublent d’efforts pour attirer les masseurs kinésithérapeutes alors que la revalorisation salariale et les nouvelles opportunités ouvertes par le grade Master conféré aux masseurs kinésithérapeutes rendent la voie hospitalière plus attractive. Naturellement, le nombre de kinés hospitaliers devrait croitre dans les années à venir, avec une priorité donnée à celles et ceux étudiant dans un IFMK. Ne risque-t-on pas alors de voir les étudiants en Masso-kinésithérapie à l’étranger voire leur capacité de choisir leur mode d’exercice limité ? En d’autres termes, obtenir un diplôme étranger n’incitera-t-il pas à devoir choisir de devenir kiné libéral ?

Et vous, êtes-vous optimiste quant à la capacité de réactivité des IFMK ? Estimez-vous que voir le nombre de kinés diplômés à l’étranger augmenter de manière importante puisse poser un problème à terme ?

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