Dans quelques semaines, les professionnels de santé, dont les kinés libéraux, découvriront de nouvelles décisions des autorités publiques. Si certains s’en inquiètent, d’autres préfèrent souligner les points positifs et prometteurs de cette période. Et vous ?
Un été sous tension pour les kinés, et une rentrée chaude attendue
La rentrée de septembre sera chaude pour tous les professionnels de santé et notamment les kinés libéraux et hospitaliers. De grands chantiers sont sur le bureau du Ministère de la Santé, et Mme Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, a déjà annoncé que le projet de loi sur l’autonomie et le Grand Âge serait dévoilé d’ici la fin de l’année 2019. C’est également en septembre, que des décrets d’application sont attendus pour accélérer les Réformes initiées par la réforme « Ma Santé 2022 ». Dans les deux cas, les kinés libéraux et plus généralement tous les acteurs des soins dits de ville sont concernés.
Des craintes se font également entendre ici ou là. Alors que les professions libérales de santé (PLS) avaient déjà émis quelques réserves quant à la création des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), un accord signé en début d’été devrait permettre d’accélérer les créations de ces nouvelles structures destinées à privilégier l’exercice coordonné. Ces CPTS, dont l’objectif principal reste d’organiser les soins sur un territoire donné, sont déjà annoncées comme une des voies envisageables pour sortir de la crise des urgences, que nous connaissons depuis plusieurs mois. En d’autres termes, les CPTS pourraient être appelées, sous des formalités qu’il reste à définir, se substituer aux services d’urgence. La rentrée devrait donc être l’occasion de disposer d’informations supplémentaires sur chacun de ces sujets, et les kinés libéraux et hospitaliers attendent ces éclaircissements.
La fin de l’été, une saison sous le signe de l’optimisme pour la profession
Si des craintes peuvent se faire ressentir à l’approche de cette rentrée, et les kinés libéraux attendent aussi avec beaucoup d’impatience les décisions finales quant à la Réforme du Système des Retraites, force est de constater, que la saison est aussi à placer sous le signe de l’optimisme. Tous les professionnels de santé, qu’ils soient libéraux ou hospitaliers, peuvent se féliciter d’avoir réussi à gérer les situations de canicule, qui ont frappé l’Hexagone au cours de ces dernières semaines. Mais les kinés libéraux peuvent aussi se réjouir, puisqu’ils ont pu, sur de nombreux territoires touristiques, s’organiser pour faire face à une demande de soins en forte hausse. Alors que l’on ne cesse de parler d’exercice coordonné et de déserts médicaux, les exemples concrets de réussite organisationnelle sont nombreux.
Par exemple, avec l’afflux de touristes pendant cette saison estivale, la situation devenait critique dans les environs de Quiberon et notamment sur les îles de Houat et de Hoëdic. Ces deux dernières ne disposent plus de kinés libéraux, et avec une population, qui double pendant les deux mois les plus chauds de l’année, les autorités peuvent se féliciter de la mobilisation de la maison de santé de Quiberon. Pendant tout l’été, 4 kinés libéraux et 3 infirmières se sont relayés sur les îles, comme le confirme Nicolas Poitou de la Maison de Santé : « C’est de la solidarité ; Houat ne possède plus aucun kiné depuis huit mois, et à Hoëdic cela fait très longtemps. Au vu de la population vieillissante, il faut des personnes présentes sur les îles ».
Ces exemples de réussite, même s’ils n’effacent pas les craintes et les doutes des professionnels de santé, sont bénéfiques au moral et à la vision de l’avenir. Un autre masseur kinésithérapeute devrait en faire sourire plus d’un ces prochains jours. En effet, c’est son propre rôle que joue Norbert Hamelin, ostéopathe et kiné à la thalasso de Cabourg. C’est ici que Guillaume Nicloux a réalisé son dernier film avec Gérard Depardieu et Michel Houellebecq. Un film jubilatoire, qui s’amuse à mélanger le vrai et le faux. Et lorsque l’acteur préféré des français se moquent des professionnels spécialistes de la cryothérapie, le masseur-kinésithérapeute répond avec beaucoup d’humour. « « Moi ça m’a fait rire, ce côté dérision et surtout ce que dit Depardieu… L’angle est bien choisi. Mais je n’ai pas pris que deux trois cours de formation et ça fait six ans et demi que je fais ça« .
Et vous, plutôt optimiste ou plutôt inquiet à l’approche de la rentrée de septembre ?
Il y a longtemps que j ai renoncé aux kines en ville faute de place, à la campagne parce qu ils prennent deux mois de vacances dans le 79. Je comprends que tout aille bien pour eux, pas pour moi.