Alors que les masseurs-kinésithérapeutes s’efforcent aujourd’hui de s’imposer dans un débat qui les oppose aux médecins généralistes, ils doivent aussi répondre aux attentes nombreuses et diverses des patients. Mieux faire connaître leur rôle et leur mission apparaît être aujourd’hui une priorité pour la profession.
Faire connaître leur expertise et leurs compétences, l’objectif des masseurs kinésithérapeutes
On sait les relations tendues existant actuellement entre les médecins généralistes d’un côté et les masseurs kinésithérapeutes de l’autre. En effet, ces deux professions médicales s’opposent quant à l’ambition des pouvoirs publics d’expérimenter puis de généraliser l’accès direct à la kinésithérapie. Pour les médecins, une telle initiative remet en cause le parcours de soins des patients, en renonçant à officialiser le rôle central du médecin généraliste. Pour les kinés libéraux ou hospitaliers, une telle approche constitue non seulement une voie pour lutter contre la désertification médicale mais cela représente aussi une réponse à l’une de leurs revendications récurrentes et constitue, selon eux, une véritable chance pour les patients.
Dans tous les cas, les masseurs kinésithérapeutes doivent, pour pouvoir faire entendre leur voix, se faire soutenir par le plus grand nombre de Françaises et de Français. Et pour cela, ils se doivent de faire mieux connaître leurs multiples champs d’intervention. Prendre rendez-vous chez un kiné libéral ne signifie pas nécessairement qu’il s’agit d’un soin pour une entorse de cheville ou que le professionnel de santé doit ausculter un nourrisson, frappé de bronchiolite. Les masseurs kinésithérapeutes ont des compétences propres dépassant amplement ces entorses, comme en s’imposant comme l’un des acteurs reconnus pour le maintien des personnes âgées à leur domicile. Pour fédérer la population autour de leurs attentes et revendications, les masseurs kinésithérapeutes doivent donc absolument promouvoir l’ensemble des soins, qu’ils peuvent dispenser et l’ensemble des maux, qu’ils sont en mesure de traiter. D’autant plus qu’une certaine confusion peut exister dans l’esprit du grand public au vu des nombreuses professions gravitant autour des mêmes pathologies et symptômes.
Se distinguer des ostéopathes et autres chiropraticiens pour faire reconnaître le statut unique du masseur kinésithérapeute
Certains patients peuvent en effet s’interroger. Qui consulter quand on souffre d’un mal de dos ? Faut-il privilégier la consultation d’un kiné libéral, ou peut-on s’orienter vers un ostéopathe ? Si les kinés libéraux et hospitaliers connaissent précisément les spécificités de chacune de ces approches, il n’en est pas de même pour le grand public. Il ne suffit pas de souligner que la Masso-kinésithérapie est recommandée en traumatologie pour apaiser les douleurs et optimiser la rééducation, alors que l’ostéopathie se concentre sur les symptômes et les causes de ces derniers.
La confusion peut encore être plus importante avec la multiplication des professionnels, étant à la fois masseur kinésithérapeute et ostéopathe. Si la consultation d’un ostéopathe ou d’un chiropraticien est libre, celle d’un kiné libéral relevait, jusqu’à aujourd’hui, d’une prescription médicale. Le remboursement des soins dispensés par un kiné libéral a « légitimé », dans l’opinion publique, le statut de professionnel de santé reconnu des autorités publiques. Mais cette distinction pourrait changer. Un sondage (Odoxa – UPO – Septembre 2019) soulignait ainsi que près de 9 français sur 10 (85 %) jugeaient l’ostéopathie comme un choix efficace et étaient persuadés que l’ostéopathie était appelée à se développer en la considérant comme une approche d’avenir.
A l’heure où de nombreuses pistes sont évoquées pour transformer en profondeur l’organisation du système de santé du pays, les kinés libéraux et hospitaliers doivent redoubler d’efforts et de vigilance pour promouvoir leur approche spécifique et leurs compétences propres.
Et vous, estimez-vous que les compétences des kinés soient mal connues du grand public ? Pensez-vous que cette méconnaissance peut être source de confusion pour les patients ? Quelles seraient selon vous les voies à suivre pour corriger cela ?
Et vous oubliez les « masseurs bien être » qui s’intitulent maintenant « massothérapeutes » quand ils ne sont pas relaxologues!