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Devenir kiné libéral en 2021, une ambition assumée ou un choix par dépit ?

Si les étudiants des IFMK choisissent majoritairement de devenir kiné libéral, cette prise de décision est-elle liée à une véritable vocation ou répond-elle à un nécessaire pragmatisme ? La question se pose, même si la situation pourrait évoluer rapidement dans les mois à venir.

Devenir kiné libéral, une vocation ou un choix contraint ?

Comme nous l’avons vu dans un précédent dossier, la réforme engagée sur la formation des futurs masseurs kinésithérapeutes n’a pas clarifié ni simplifié la situation pour les étudiantes et étudiants. Et cela soulève une autre problématique, trop souvent ignorée par les pouvoirs publics, alors qu’elle est dénoncée depuis de nombreuses années tant par les étudiants en Masso-kinésithérapie que par les kinés libéraux et hospitaliers déjà en exercice : les frais de scolarité.

La grande diversité des frais de scolarité (entre 170 € et plus de 9.000 €) rajoute de la confusion la situation. Et bien souvent, les étudiants en masso-kinésithérapie doivent souscrire un crédit, afin de pouvoir décrocher le diplôme d’Etat. D’après une étude de la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (FNEK), cet endettement concerne un étudiant sur 4, et le montant de l’emprunt peut atteindre les 50.000 €. Pour le président de la FNEK, Adam Diouri, cette situation réduit le choix des étudiants :

«L’endettement prive les jeunes diplômés de leur liberté d’installation. Ils optent pour le secteur libéral qui leur permet de rembourser l’emprunt au plus vite plutôt que pour l’hôpital»

Cela participerait au choix majoritaire des étudiants à la sortie de l’institut de Formation en Masso Kinésithérapie (IFMK). Les kinés libéraux représentent ainsi 80 % de la profession (et une projective prévoit même que 89 % de la profession pourrait exercer sous statut libéral d’ici 2040). L’attractivité de la Masso kinésithérapie hospitalière ne serait pas suffisante pour inverser la tendance. Il faudra cependant attendre les mesures concrètes découlant du Ségur de la Santé et promettant de rendre la voie hospitalière plus attractive pour les étudiants. Cela passera nécessairement, dans cette situation, par une revalorisation salariale.  Devenir kiné libéral répond-il alors à une véritable vocation ou traduit-il une réalité financière incontestable ? Les réponses ne créent pas consensus.

Pourquoi des kinés libéraux décident d’arrêter leur activité ?

Sans revenir sur les difficultés quotidiennes qui attendent les étudiants ayant choisi de devenir libéral, il faut aussi s’interroger sur les signaux d’alerte, que tirent certains kinés libéraux depuis plusieurs mois. Ainsi, en Normandie, une kiné libérale a souhaité médiatiser son arrêt d’activité. En Normandie, à Elbeuf, cette kiné libérale exerce depuis 13 ans, et devant la dégradation des conditions de travail, elle a pris la décision de fermer son cabinet de kinésithérapie libéral.  La raison principale de cette détérioration proviendrait alors du manque chronique de professionnels. Alors qu’ils étaient plus d’une vingtaine lorsqu’elle a commencé à exercer, elle déplore :

« Après mon départ, cette fin d’année, ils ne seront plus que deux à Elbeuf. ».

Cette raréfaction de kinés libéraux sur le territoire de la commune se traduit naturellement par des agendas bien remplis et une surcharge de travail, qui ne cesse de s’accroitre. Moins de kinés libéraux et plus de demandes de soins, tant à la suite du vieillissement de la population qu’à la généralisation, décidée depuis des années, de l’ambulatoire.

Devenir kiné libéral en 2021, une décision pleine de promesses ?

Pourtant, des mesures de régulation de l’installation des futurs kinés libéraux existent afin de mieux répartir ces professionnels de santé sur l’ensemble du territoire. Mais selon la kiné libérale d’Elbeuf, ces dispositifs ne seraient pas efficaces

« Il y a eu des réunions. Des idées… Mais maintenant, je lâche. Je décroche. Jamais rien n’a été lancé. Il n’y a pas de partenariat entre les cabinets, la ville et les hôpitaux. »

On reconnait dans ce constat d’échec, les analyses ayant conduit à l’élaboration de la Réforme Ma Santé 2022 mais aussi ayant présidé aux réflexions portées par le Ségur de la Santé.  Inciter et favoriser le rapprochement des professionnels de santé (Les CPTS figurent parmi les priorités en la matière), préparer un nouveau maillage territorial pour garantir une égalité de soins, accompagner le regroupement de professionnels afin de multiplier les maisons et centres de santé, ….

Le constat semble donc être partagé par tous, et les autorités publiques affirment régulièrement œuvrer en ce sens pour que la décision de devenir kiné libéral en 2021 soit un choix prometteur et pleinement assuré de la part des étudiants.

Et vous, devenir kiné libéral en 2021, cela vous apparait-il comme une ambition prometteuse pour les étudiants ? Quelles seraient selon vous les évolutions prioritaires à adopter ? 

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