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Bronchiolite : Kinés libéraux et hospitaliers, une mobilisation totale !

Alors que l’année 2020 n’avait pas connu d’épidémie de bronchiolites, cette dernière a refait son apparition depuis un mois. Les spécialistes craignent une épidémie d’une « grande ampleur », alors même que l’organisation des soins est grandement complexifiée notamment en raison d’une autre crise sanitaire, celle du Covid-19.

2021, une épidémie de bronchiolite qui met la santé des plus jeunes en danger

Depuis la mi-octobre, les soignants hospitaliers alertent sur l’épidémie de bronchiolite, qui sévit cette année avec plus d’un mois d’avance et avec une intensité redoutable. Les urgences pédiatriques des hôpitaux d’Île de France se déclaraient, au début du mois de novembre, au bord de la rupture et craignaient que la généralisation de l’épidémie au reste de l’Hexagone ne mette le système hospitalier en tension voire en danger. De leur côté, les kinés libéraux ont avancé le déclenchement des différents dispositifs d’urgence bronchiolite, adaptés à chacune des régions et des départements de France. D’après les chiffres de Santé Publique France, près d’un enfant de moins de deux ans sur 3 est touché chaque année par la bronchiolite.

Cette année 2021 restera singulière pour cette épidémie saisonnière, puisqu’en 2020, les nourrissons furent épargnés. La crise sanitaire du coronavirus imposa une application stricte et générale des gestes barrières, bloquant presque toutes les épidémies saisonnières, dont la bronchiolite. Le relâchement général de la population explique en partie cette précocité de l’épidémie de bronchiolite, d’autant plus que l’absence d’épidémie l’année dernière n’a pas permis aux enfants de s’immuniser. Dès le 10 octobre dernier, le Conseil scientifique mettait en garde contre une épidémie « de grande ampleur », en soulignant que le schéma classique de cette épidémie saisonnière pourrait être bouleversé à la suite de l’année 2020.

Une épidémie de bronchiolite dans un contexte de crise sanitaire du Covid-19

Les masseurs kinésithérapeutes et les autres soignants se déclarent inquiets de cette ampleur, d’autant plus que tout le système hospitalier est déjà sous tension depuis plus de 18 mois avec la crise sanitaire du coronavirus. Et cette précocité laisse présager une fin d’année difficile, comme l’expliquait Daniel Floret, professeur émérite de pédiatrie à l’université Claude Bernard de Lyon et spécialiste des maladies infectieuses aux journalistes de France Bleu :

  « La situation peut empirer. Si les services de réanimation pédiatrique sont déjà saturés, cela risque d’être encore plus difficile au mois de novembre. La conséquence est qu’il va falloir réorganiser les services de pédiatrie et transférer les enfants dans d’autres régions afin qu’ils puissent être pris en charge. »

Outre ces tensions dans les services pédiatriques, la situation se complexifie avec une recrudescence des cas de coronavirus, et la mise en garde du Conseil scientifique d’une nouvelle flambée du nombre d’hospitalisations. Déjà désorganisé et à bout de souffle, l’Hôpital public craint donc les prochaines semaines. 

La kiné respiratoire déconseillée, une situation encore plus tendue

Pendant des décennies, la kiné respiratoire constituait le geste-réflexe face à un cas de bronchiolite, une habitude mise à mal depuis l’avis de la haute autorité de Santé (HAS) de novembre 2019. Cet avis expliquait ainsi que pour les nourrissons de moins d’un an :

« La kinésithérapie respiratoire de désencombrement bronchique n’est aujourd’hui plus recommandée en cas de 1er épisode »

A l’époque, cette prise de position avait divisé les professionnels, puisqu’elle avait conduit les parents à s’éloigner des cabinets de kinés libéraux. Interrogé par les journalistes de BMTV, Sébastien Guérard, président de la Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR) soulignait que ces consultations des kinés libéraux assurent « de voir tous les jours le patient, de regarder son évolution, et seulement si la situation s’aggrave de l’envoyer à l’hôpital ». Et dans cette période de tension à l’hôpital, cela peut représenter une véritable alternative, d’autant plus que le kiné a un rôle éducatif à jouer auprès des parents, en leur montrant les gestes à faire. Si l’heure n’est certainement pas à la polémique, cette situation singulière devrait amener les autorités sanitaires à revoir leur copie dans l’organisation de la prise en charge de ces épidémies de bronchiolite.  

Et vous craignez-vous un hiver 2021-2022 particulièrement difficile à gérer ? Quelles seraient selon vous les mesures à prendre pour rendre le système de prise en charge plus efficace ?

2 commentaires sur « Bronchiolite : Kinés libéraux et hospitaliers, une mobilisation totale ! »

  1. CATHERIN RIBAULT | 10 novembre 2021 à 18 h 07 min |

    35 ans d’exercice de kiné ; sous la houlette de mon maitre regretté JOEL BARTHE qui avait oeuvré pour le déploiement de la kiné respiratoire en ville pour les bronchiolites
    Combien de nourrissons soulagés , de parents rassurés , d’hospitalisations évitées pendant toutes ces années
    Cette disposition des autorités de santé est imbécile car elle considère les kinés comme des tortionnaires
    Il faut vite réagir au niveau national pour éviter une catastrophe sanitaire cet hiver
    RETABLIR LA PRESCRIPTION DE KINE RESPIRATOIRE pour les bronchiolites

  2. Nous sommes organisés en astreintes rémunérées par la cpts et j’ai demandé d’avoir un contact médecin (06 du médecin de garde) pour éviter les urgences pédiatriques)

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