Une lecture estivale pour les masseurs kinésithérapeutes

En cette période estivale, le conseil national de l’Ordre des Masseurs Kinésithérapeutes publie son rapport d’activité entièrement consacré au COVID-19. Une lecture, qui replonge les kinés libéraux et hospitaliers dans une année folle et inédite.

Les kinés libéraux ou hospitaliers n’ont pas oublié l’enchainement des événements au cours du 1^er trimestre 2020. Toute la population se souvient de ce 17 mars 2020, date à laquelle la France connaissait son premier confinement. Les cabinets de kinésithérapie, comme la grande majorité des autres lieux recevant du public, devaient fermer leur porte. Un drame pour les masseurs kinésithérapeutes mais aussi et surtout pour les patients. Les autorités publiques s’empressaient alors d’organiser et d’encadrer la continuité des soins, et l’Ordre publiait régulièrement des informations (la première FAQ spéciale COVID-19 est mise en ligne dès le 28 février 2020). Les kinés libéraux étaient ainsi invités à assurer les soins au domicile de leurs patients, dès lors que l’arrêt de ceux-ci provoquerait une aggravation de la situation. Il fallait s’adapter dans l’urgence.

Dans le même temps, l’Hôpital, se préparant à un afflux conséquent de patients, en appelait à la mobilisation de tous les soignants et on se souvient alors des polémiques nées autour de la Réserve sanitaire. Les masseurs kinésithérapeutes libéraux étaient eux-aussi appelés à la rescousse, à un moment où les premiers signalements de Covid long se faisaient jour. Les soins de kinésithérapie seraient longs et importants pour accompagner les patients sur le chemin de la guérison. Dès le mois d’avril, les étudiants en Masso-kinésithérapie et plus généralement tous les étudiants en santé sont eux-aussi appelés à renforcer les équipes soignantes, et puisque les formations de ces futurs masseurs kinésithérapeutes ne peuvent plus être assurés, les étudiants répondent en masse à l’appel.

Une mobilisation générale, une désorganisation évitée et de nouvelles habitudes

Bien évidemment, l’urgence de la situation n’était pas sans poser de problèmes. Quel kiné libéral, quel soignant de ville ne se souvient pas des hésitations et des tergiversations relatives aux masques et autres équipements de protection individuelle (EPI) ? Pendant des semaines, les professionnels libéraux de santé ne pouvaient pas s’en procurer, alors même que cela leur était indispensable pour continuer à visiter leurs patients à domicile.

En outre, très rapidement, les masseurs kinésithérapeutes, à l’instar de bien d’autres professions, mettaient en garde contre l’arrêt brutal des soins, imposé par le confinement. Les patients risquaient d’en pâtir, et il était impossible d’envisager un suivi à domicile pour tous les patients. Conscients de cette problématique, le ministère de la Santé élargissait alors le télésoin à la kinésithérapie (arrêté du 16 avril 2020).

La présidente du conseil national de l’Ordre des Masseurs Kinésithérapeutes, Mme Pascale Mathieu, se félicitait de cette réactivité et de cette rapidité des prises de décision : « Je me réjouis que notre ministre, Olivier Véran, ait compris la nécessité d’aller vite. Les kinésithérapeutes peuvent évaluer l’état du patient, proposer et montrer des exercices à faire, contrôlés par vidéo, au besoin assistés par un aidant. Ils peuvent vérifier leur bonne exécution et corriger un geste. Le suivi par le praticien, même à distance, est important pour maintenir motivation et observance chez le patient, suivre ses progrès et proposer de nouveaux exercices si nécessaire.”

Un bilan à dresser dans quelques mois pour les masseurs kinésithérapeutes

Déconfinement, reconfinement, protocole sanitaire, …. Les événements se succèdent depuis plus d’un an, avec toujours l’obligation de s’adapter dans l’urgence. La lecture de ce rapport de l’Ordre des masseurs Kinésithérapeutes nous rappelle comme la situation a été délicate, et comment tous les soignants ont réussi à changer leurs habitudes, leur façon de travailler pour faire face à la réalité du quotidien.

Le télésoin restera une avancée significative pour les kinés libéraux, mais il ne sera pas la seule évolution à retenir de cette crise sanitaire. Bien qu’il soit encore trop tôt de dresser un bilan définitif de la période, ce dernier permettra d’identifier les lacunes de notre système de santé mais aussi les forces de ce dernier, à commencer par la flexibilité, l’engagement et la réactivité de tous les soignants, tant en ville qu’à l’hôpital.

Et vous, que retiendrez-vous de cette année inédite ? Quel bilan en tirez-vous à titre personnel ?