Dans tous les domaines du quotidien, l’intelligence artificielle d’une part et la robotisation d’autre part continuent à se généraliser. Le domaine de la santé en général et de la kinésithérapie en particulier ne font pas exception à la règle. Les kinés libéraux et hospitaliers peuvent s’interroger sur l’avenir de leur profession, en voyant les véritables révolutions qui sont en train de se concrétiser.
L’intelligence artificielle, une assistance précieuse pour le kiné libéral et hospitalier
La transformation numérique de nos sociétés a des impacts sur tous les secteurs d’activité, notamment dans le domaine de la santé. Les masseurs kinésithérapeutes et autres professionnels libéraux de santé sont conscients de cette numérisation de la santé, comme à travers le lancement, dans quelques semaines, du dispositif « Mon Espace Santé ». Mais les innovations, tant techniques que technologiques, ouvrent bien d’autres opportunités à ces professionnels, et les kinés libéraux découvrent progressivement les aides et l’assistance que peuvent leur apporter l’Intelligence artificielle et le Machine Learning notamment.
Car que ce soit pour le masseur kinésithérapeute libéral ou pour le médecin, la relation médicale entre un patient et son soignant connait 3 étapes successives : le recueil des données, le diagnostic et bien évidemment les soins prodigués. Pour les deux premières, cela suppose donc le traitement d’une masse toujours plus importante de données de tout genre –on ne se limite plus aux seules informations médicales mais aussi aux données sociales, comportementales,…– traitement duquel se dégagera le diagnostic. Cette analyse logique et méthodique constitue le cœur même des algorithmes, développés pour renforcer l’efficience de cette IA (Intelligence artificielle). Outre les données des patients, ces algorithmes sont « entrainés » à traiter la masse considérable de publications scientifiques, détaillant les progrès de la science mais aussi les dernières innovations. C’est un outil d’aide au diagnostic, qui reste, à ce jour, fortement encadré par la loi mais aussi par la déontologie des professionnels de santé et notamment celle des masseurs kinésithérapeutes. De nouvelles expérimentations vont encore plus loin dans cette intégration de l’intelligence artificielle dans le quotidien d’un cabinet de kinés libéraux.
De l’IA à la robotisation, la kinésithérapie connectée de demain est en marche !
Ainsi, en 2020, l’Union européenne et la chaire MD (Maintien à domicile) ont financé le projet Keraal, qui a permis de créer Poppy, un véritable assistant kiné. Avec sa caméra 3D, Poppy peut modéliser le squelette du patient, et de puissants algorithmes permettent alors d’analyser les mouvements de ce dernier et de les comparer aux mouvements préconisés et à ceux déconseillés. Coordinatrice du projet Keraal, Sao Mai Nguyen souligne que ce robot représente bien plus qu’un simple coach. : « Poppy crée une interaction et une présence physique plus motivante que des tutoriels vidéo ».
Réalisées en lien avec le CHRU de Brest et le centre de rééducation de Roscoff, ces expérimentations doivent permettre, à plus ou moins long terme, de permettre au patient de disposer d’une telle présence robotisée à leur domicile. Le kiné libéral pourra alors suivre les mouvements de ses patients sans même les recevoir ou se déplacer, tout en leur sélectionnant les exercices personnalisés à réaliser. On comprend qu’il s’agit d’une véritable révolution pour la profession.
En 2017 déjà, Emma avait inquiété de nombreux masseurs kinésithérapeutes à travers le monde. Avec son bras robotisé, et la puissante intelligence artificielle à laquelle elle était reliée, Emma était définie comme une « masseuse qualifiée », capable de prodiguer tous les massages prescrits par un médecin.
En France, la réglementation encadre précisément cette généralisation de l’intelligence artificielle et de la robotisation dans le domaine de la kinésithérapie. Pour autant, ces évolutions se font de plus en plus nombreuses, et leur rythme s’accélère impliquant une évolution à venir du quotidien des kinés libéraux ou hospitaliers. Pour cela, de nombreuses questions restent cependant en suspens, notamment en ce qui concerne l’acceptabilité d’une telle robotisation par les patients eux-mêmes, mais aussi pour tout ce qui touche à la déontologie de la profession. Nul doute que ces questions se poseront avec plus de force encore dans les mois et les années à venir.
Et vous, avez-vous peur de ce futur de la kinésithérapie ? Ou y voyez-vous de nouvelles opportunités pour renforcer votre expertise ?
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