Chaque année, la rentrée des étudiants en santé en général et plus particulièrement celle des étudiants en kinésithérapie suscite la colère et parfois l’indignation des étudiants. Pour cette rentrée 2021, la situation apparait bien comme analogue à celle de 2020, malgré l’application pleine et entière de la réforme des études en santé.
Une scolarité ébranlée pour les futurs masseurs kinésithérapeutes
La rentrée 2021 / 2022 pour les étudiants en kinésithérapie sera inédite et unique. C’est déjà la première rentrée, au cours de laquelle la Réforme des études de santé sera pleinement appliquée. Contrairement à l’année dernière, la PACES (Première année commune aux études de santé) disparait ainsi définitivement. Les voies de la PASS (Parcours Accès Santé Spécifique) et de la LAS (Licence Accès Santé) constituent désormais les portes d’entrée à privilégier pour toutes les études de santé (bien qu’ils en existent d’autres plus spécifiques). C’est également la confirmation de la suppression du numerus clausus au profit du numerus apertus, dispositif dans lequel les Instituts de formation et les universités définissent le nombre de places accessibles pour les différentes années du cursus. Sur ce point de la réforme, l’année 2020 / 2021 a permis de mettre en évidence des dysfonctionnements et des problèmes plus ou moins importants. Les étudiants en LAS s’alarmant de ne pas être assez renseignés sur les passerelles pouvant exister entre les formations, et ceux en PASS soulignant l’étrange et étonnante similitude entre ce nouveau cursus et feu la PACES.
Mais la rentrée de septembre 2021 sera aussi inédite, dans la mesure où elle survient après deux années universitaires bouleversées par la crise sanitaire du coronavirus. On se souvient de l’appel à la mobilisation lancée à tous les étudiants de santé. Certains étudiants en Masso-kinésithérapie n’ont ainsi pas pu effectuer leur stage initial, préférant rejoindre les services hospitaliers débordés. Entre ces stages modifiés et parfois imposés à la dernière minute, la substitution des cours en distanciel à la place du traditionnel présentiel, l’année qui s’achève aura représenté un bouleversement pour une grande part des étudiants. Il faut dans ce contexte souligner, que l’État ainsi que de nombreuses collectivités territoriales se sont mobilisés pour venir soutenir les étudiants en santé.
Des frais de scolarité en hausse et source de grandes inégalités
Le budget des étudiants en général et de ceux inscrits en Institut de Formation en Masso Kinésithérapie (IFMK) représente une autre raison de colère de la part des étudiants. C’est ce que révèle la fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (FNEK), lors de la publication de son indicateur sur le coût de la rentrée 2021 / 2022. Pour la FNEK, un futur masseur kinésithérapeute devra débourser 7792.40 € par année en moyenne, ce qui constitue une hausse de 3 % par rapport à la rentrée précédente.
Si ce budget moyen englobe les frais de la vie courante, le loyer, les assurances, la FNEK pointe cependant du doigts les frais de scolarité des études pour devenir masseur kinésithérapeute. En effet, la fédération souligne les grandes inégalités dans la fixation de ces tarifs, en soulignant l’existence de 3 types d’instituts de formation :
- Les instituts de Formation publics,
- Les instituts de formation privés sans but lucratif,
- Les instituts de formation privés à but lucratif, tous situés en région parisienne.
La FNEK s’attriste que ces revendications des années précédentes n’aient toujours pas été entendues et les réitère cette année auprès des autorités publiques. En effet, seuls 8 Instituts de formation publics sur les 25 existants appliquent la tarification universitaire sur le modèle de la licence générale.
Les études pour devenir kiné en France, une organisation perfectible
Et comme chaque année, les syndicats des étudiants en médecine et en kinésithérapie notamment soulignent que ces fortes disparités conduisent un nombre toujours croissant d’étudiants de partir à l’étranger. Obtenir son diplôme de kiné en Espagne devient ainsi une voie d’orientation à part entière pour les étudiantes et les étudiants. Et ce malgré la volonté affichée du gouvernement d’accroitre le nombre de soignants formés en France.
C’est pour toutes ces raisons, que cette rentrée universitaire pour les études en masso-kinésithérapie s’annonce une fois de plus tendue et difficile. La FNEK veut cependant croire, que les prochains mois permettront aux autorités publiques d’améliorer cette organisation pour que ces griefs récurrents d’année en année ne reviennent pas sur le devant de la scène en septembre 2022.
Et vous, comment jugez-vous le système de formation des kinés en France en 2021 ? Que faudrait-il faire évoluer en urgence selon vous ?
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